Nous avons commencé le voyage avec deux Russes, un homme et un femme, la soixantaine. La dame tient à bien nous accueillir dans le compartiment. Nous essayons de communiquer et apprenons entre autre qu’elle travaille/travaillait en tant que provodnista. Lorsque Caroline voulut aller se laver les dents, il nous expliqua que nous étions dans une zone sanitaire et qu’il faudrait attendre. Ils nous quittèrent à Omsk et furent remplacés par une mère et sa fille.
Au réveil, le paysage est bicolore, blanc et brun. Entre les forêts de bouleaux où plus un sapin ne pousse, le sol enneigé est recouvert d’une végétation basse, principalement des herbes. Les prairies ont l’air immenses mais à l’horizon, perdu dans la brume, on devine toujours les forêts de bouleaux.
J’ai l’impression que certaines de ces étendues sont cultivées. Lorsque le train est passé devant un village le long de la voie, il m’a semblé reconnaitre des amas de foin. Mais un quart d’heure plus tard, le paysage à l’air à nouveau sauvage.
Des temps en temps, nous passons devant des village étranges. Constitués par de petites maisons hétéroclites, certains sont entourés d’une palissade. L’un était parcouru à sa périphérie par un fin tuyaux jaune qui se trouvait à hauteur d’homme. A chaque rue, le tuyau dessinait un portique autorisant le passage de petits camion.
D’autres fois, nous passons devant un quai, sans construction en vue aux alentours. Peut-être regardé-je du mauvais côté… Je réalise que ma fenêtre donne sur le sud mais je n’ai aucun espoir de voir le soleil. Le ciel est d’un gris uniforme, il semble même avaler les forêts lointaines.
L’appareil photo n’apprécie pas la neige, le brun apparait bien plus gris qu’en vrai… Mais l’idée est là…